Frédéric Beauregard est handballeur professionnel. Arrière gauche à Cherbourg (D1). Il totalise 164 matchs professionnels au compteur au moment de l’interview pour 435 buts inscrits. Elu meilleur arrière gauche de deuxième division en 2010/2011.
Florian : Frédéric, si j’évoque le mental, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Frédéric Beauregard : C’est pour moi ce qui te permet de rentrer dans le match à 100% sans avoir d’à-priori sur quoi que ce soit. C’est aussi ce qui te permet de bien terminer les matchs par rapport à d’autres personnes, que tu sois en échec ou pas.
Au niveau de ton sport, y-a-t-il un domaine où avoir un mental consistant est encore plus important ?
Frédéric Beauregard : Pour moi le plus important ce sont les préparatifs que j’ai avant les matchs. Ma petite routine que je veux garder. Le travail aussi que je fais en amont avec la vidéo. Tout ce que je fais avant de façon à rentrer dans mon match avec le plus de sérénité possible.
Est-ce qu’il y a un moment précis où ton mental t’a joué des tours et empêché de réaliser ce que tu voulais faire ?
Frédéric Beauregard : Quand je suis monté en D1 avec Sélestat, je venais d’être élu meilleur arrière gauche de D2, et là je n’ai plus eu beaucoup de temps de jeu. Quand je rentrais, au lieu de jouer comme je jouais avant, je forçais. De là, je suis rentré dans une spirale négative qui rendait les choses compliquées. J’ai pu parler avec une dame qui est devenue une très bonne amie et qui était ma préparatrice mentale, et cela m’a fait du bien. Dans ces périodes on a beaucoup d’amis qui ne sont pas forcément objectifs. Quand beaucoup de personnes te disent que les choix du coachs ne sont pas normaux, quand tu rentres chez toi tu réfléchis tout le temps à ça. Je me suis donc fixé de nouveaux objectifs pour sortir de cela.
À l’inverse, est-ce qu’il y a un moment où tu as réussi à bien te servir de ton mental ?
Frédéric Beauregard : Ce que j’essaye d’expliquer aux gamins c’est que ce n’est pas parce que tu es mis de côté que ça ne va pas. Dans la vie d’un sportif il y a des hauts, des bas et ainsi de suite. C’est quand tu es dans le bas qu’il faut réussir à rester régulier. Quand tu as l’habitude d’être un cadre de l’équipe et que du jour au lendemain tu passes de cadre à rien du tout, c’est compliqué à accepter. Grâce à ma préparatrice mental j’ai pu donc me fixer des objectifs pour que l’envie revienne et que j’évite de me prendre la tête. J’ai pu faire le tri dans mes pensées. Grâce à ce travail mental, grâce à ce travail sur moi-même, j’ai posé un cadre qui m’a servi à rebondir. J’ai repris du temps de jeu et c’est reparti. Ensuite j’ai connu un nouveau coach avec qui ce fut compliqué humainement, mais grâce à mon travail mental j’ai réussi à tenir, à rester présent.
Un grand merci à Frédéric Beauregard pour son témoignage sur son parcours mental.